• THEME 3

    THEME 3: POUR LE RESPECT DES DROITS ET DES LIBERTES

    POUR UNE AUTRE SOCIETE, UNE SOCIETE PLUS JUSTE

     

    La crise aggravée par les mesures inefficaces et injustes du gouvernement

     

    Loin des préoccupations des Français et des Françaises, les gestionnaires et manageurs du gouvernement mettent en oeuvre des mesures scandaleuses, lesquelles, dans le passé, ont déjà fait régresser la France au 14ème rang (sur 18) selon le classement de l’OCDE, pour l’éducation.

    Les « contre-réformes » imposées depuis 3 ans interviennent dans un contexte où l’actualité rattrape les membres du gouvernement : les scandales en tout genre (cumul retraite-indemnités, abus de logements de fonction, détournement de l’argent public pour les frais personnels, népotisme, etc.) donnent un mauvais exemple à une jeune génération en quête de repères. L’exécutif diffuse l’image d’une oligarchie qui profite de passe-droits en tout genre et décrédibilise la classe politique en général. Cela montre des femmes et des hommes politiques bien loin des préoccupations d’une population qui sera saignée pour financer des choix politiques à court terme, tels ceux de la loi TEPA (bouclier fiscal, heures supplémentaires défiscalisées, etc.) qui grèvent le budget de l’État de 15 milliards par an !

    Les diversions médiatiques ne peuvent faire oublier la politique de casse programmée des services publics, notamment dans l’éducation, et la protection sociale.

    Le SNUEP-FSU s’oppose à cette manière de gérer la crise, à ce mépris du dialogue social, à l’explosion de la précarité et des travailleurs pauvres, dans une application toujours plus grande des dogmes néolibéraux. D’autres choix sont possibles.

     

    I. UNE SOCIETE PLUS JUSTE

     

    I.1 LA POLITIQUE DU PLEIN EMPLOI

     

    La reconnaissance du travail comme élément structurant de notre société, comme créateur de richesses doit nécessairement inclure le respect des droits des salarié-es. L’objectif du plein emploi est une priorité, tout particulièrement pour les jeunes. Mais les femmes sont aussi touchées par la crise avec en particulier l’imposition de temps partiels, des salaires ou des promotions moindres que ceux des hommes.

    Il est donc nécessaire de mettre fin aux mesures  d’exonérations de cotisations patronales. De plus, un contrôle rigoureux des aides publiques doit s’opérer. Une autre politique d’aide à l’emploi doit être menée.

    Une politique de développement de l’économie solidaire et sociale doit aussi être mise en œuvre. Dans ce cadre là, un service public prioritaire et étendu sur tout le territoire, incluant les transports, est le mieux à même d’aider au plein emploi. Les suppressions drastiques d’emplois dans la FP, et le transfert des compétences aux entreprises privées ont des effets sur les missions de services publics pour les usagers, les conditions de travail pour les personnels mais aussi sur l’augmentation de la précarité. Droits et dignité des salarié-es sont alors de vains mots.

     

    I.2 Le pouvoir d’achat

     

    Le SNUEP-FSU refuse la précarité dans son ensemble, en particulier celle des jeunes et des femmes, et demande toujours une allocation d’autonomie pour les scolaires.

    Le SNUEP-FSU demande des moyens équitables sur tout le territoire pour l’achat du matériel pédagogique nécessaire à l’équipement de tous les élèves de façon égalitaire.

    Le SNUEP-FSU demande l’application effective au 31 décembre 2010 de la loi sur l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, comme cela est prévu dans les textes. Le SNUEP-FSU demande l’application de la loi sur l’égalité salariale dans la Fonction Publique.

     

    II. UNE VRAIE PROTECTION SOCIALE POUR TOUT LE MONDE

     

    II.1. La sécurité sociale : un service solidaire

     

    Dans la continuité des mandats de Granville, le SNUEP-FSU rappelle son attachement au principe de la création de la sécurité sociale en 1945 : « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».

    Ce principe de solidarité est aujourd’hui régulièrement battu en brèche par les politiques régressives (déremboursements de plus en plus nombreux, franchises diverses à la charge des personnes …). Celles-ci ont pour seules finalités la privatisation progressive du système de santé, au profit des assurances privées et le transfert des dépenses vers les usager-es et les éventuelles mutuelles solidaires. Et les familles les plus modestes en arrivent à différer leurs soins, voire à utiliser les services d’urgences comme ultime recours. Il existe des moyens de financer la sécurité sociale, en plus de la suppression des multiples exonérations de charges faites aux entreprises, comme la taxation des stocks options, des revenus du patrimoine et des revenus financiers.

     

    II.2. Le droit à la santé, un égal accès aux soins

     

    La santé est un droit pour toutes et tous, le SNUEP-FSU revendique une véritable politique publique de santé de prévention avec recrutement de personnels qualifiés en nombre suffisant. Il s’oppose au démantèlement des hôpitaux, aux consultations privées dans le service public à la mise en place d’une gestion fondée principalement sur une logique de profit, aux intérêts des industries pharmaceutiques, des cliniques privées et des sociétés assurancielles.

    Le SNUEP-FSU exige que le droit à l’avortement soit véritablement mis en œuvre. Ainsi la loi du 4 juillet 2001sur l’IVG et la contraception  n’a jamais été appliquée dans son intégralité. En effet, les hôpitaux publics ne respectent pas l’obligation de pratiquer les IVG, situation dénoncée en 2010 par l’IGAS - situation encore aggravée par la loi HPST concernant les restructurations des hôpitaux (loi Bachelot : fermeture des hôpitaux de proximité, fermeture des maternités et des centres d’interruption de grossesses, et des centres de planning familial, regroupement de services et diminution du personnel…). De plus, le SNUEP-FSU dénonce l’alignement des mutuelles sur la logique des marchés.

    Le SNUEP-FSU revendique que des moyens soient mis en place pour une éducation aux sexualités tant au niveau des scolaires que de la population. Il faut des campagnes régulières et systématiques et que les moyens de contraception les plus récents soient pris en charge par la sécurité sociale. La mise en place de dispositifs de prévention accessibles aux jeunes doit être systématique dans nos établissements.

    Le SNUEP-FSU revendique la mise en place systématique dans les établissements de dispositifs de prévention des MST (et non laissées à la libre volonté des équipes) dans les LP et LPO.

     

    II.3 Un système de retraite solidaire par répartition

     

    Le SNUEP-FSU réaffirme son exigence d’abrogation des lois iniques  Balladur, Fillon et Woerth, entraînant une diminution des pensions(NANTES) et des niveaux de vie des retraité-es ainsi qu’une ponction sur les salaires. En ce qui concerne la carrière et la retraite des femmes dans l’éducation, le compte n’y est pas non plus. Les femmes fonctionnaires touchent des pensions d’environ 30 % inférieures à celles de leurs collègues masculins. Le statut des fonctionnaires ne suffit donc pas à garantir l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. C’est opportunément oublier la structuration de la société définie par la division sexuelle du travail productif et reproductif entre les sexes : les arrêts, les temps partiels, les promotions fondées sur la disponibilité, la notation… C’est pourquoi la réforme des retraites touche les femmes de plein fouet.

    Le minimum de pension doit être revalorisé pour permettre aux retraité-es d’accéder à un pouvoir d’achat décent. Les pensions et retraites doivent tenir compte du coût de la vie.

     

    II.4 La prévention et les CHSCT

     

    Le SNUEP-FSU demande une visite médicale annuelle(médecine du travail ainsi que la prise en charge des vaccins (grippe…).

    Les CHSCT doivent pouvoir jouer tout leur rôle, d’autant plus qu’ils ont des prérogatives nouvelles par rapport aux anciens CHS.

    Il convient aux collègues de s’en emparer : la santé mentale et physique de tous, personnels et élèves, est une priorité.

    Le SNUEP-FSU doit participer aux délégations fédérales départementales, académiques et nationales.

    ZOOM

    DÉPENDANCE

    La dépendance, une réforme qui divise

    Le 16 novembre 2010, le Président de la République a affirmé : « Je souhaite la création, pour la première fois depuis la libération, d’un nouveau risque, d’une nouvelle branche de la Sécurité Sociale. Faut-il faire un système assurantiel ? Obliger les gens à s’assurer ? Faut-il augmenter la CSG ? Faut-il recourir à la succession quand les enfants n’ont pas la volonté ou pas les moyens ? »

     

    Pour décider, le gouvernement va s’appuyer sur des travaux et des études de la campagne de réflexion qui est menée jusqu’à l’automne 2011, ainsi que sur le rapport de la députée Rosso-Debord (23 juin 2010) qui préconise entre autres :

    - l’exclusion de l’APA pour les personnes classées en GIR 4 *

    - le recours sur patrimoine d’au moins 100 000 €

    - l’obligation de souscrire dès 50 ans d’une assurance privée ou mutuelle

    - la révision des taux de CSG appliquée aux pensions

    - l’application de la contribution à la CSA** aux professions actuellement exemptées Etc.

     Les choix gouvernementaux ne sont pas connus. Mais le SNUEP-FSU tient à affirmer quelques principes.

     

    La réforme de la dépendance est un problème de société qui ne concerne pas que les personnes âgées. Cela doit faire l’objet d’une prise de conscience de tous les citoyens.

    Accepter une partie du financement par l’assurantiel privé serait une remise en cause du droit à la protection sociale et conduirait progressivement à la privatisation de la Sécurité Sociale. Le SNUEP-FSU refusera la mise en place d’un système qui nierait le principe de la solidarité. Il exige un financement solidaire dans le cadre de la Sécurité Sociale.

     

     

    * GIR 4 : Groupe Iso Ressource n°4. Il s’agit d’un classement dans la grille d’évaluation de l’état de perte d’autonomie. Cela correspond à 44,60% des personnes bénéficiaires de l’allocation de perte de l’autonomie

    ** CSA : Contribution Solidarité Autonomie (pour les actifs, cela correspond à la journée de Solidarité prélevée)

     

    III. UN DROIT AU LOGEMENT ET AU TRANSPORT ÉGALITAIRE

     

    III.1 Logement

     

    Le logement est devenu le principal poste budgétaire de dépense des ménages. La crise du logement (il manque plus d’1 million de logements) entraîne une augmentation tant des loyers que des biens immobiliers, paupérisant par extension la classe moyenne.

    Ce problème touche tout particulièrement les jeunes collègues, principalement en zone urbaine.

    La loi Liennemann doit devenir plus contraignante pour imposer aux communes la construction de logements sociaux. Il faut imposer à l’Etat un effort considérable en faveur du logement.

    Le projet de loi LOPPSI 2 (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) – et plus particulièrement son article 32 ter A vient restreindre et menacer encore davantage ce droit au logement, puisqu’il met en danger et en péril les personnes les plus gravement touchées par la crise du logement, qui ont un habitat précaire, éphémère ou mobile, (qu’il soit contraint ou choisi).

    Le SNUEP-FSU exige l’abrogation de la loi LOPPSI 2.

    Le SNUEP-FSU exige l’application de la loi Dalo sur la réquisition des logements vides. Il réclame aussi une loi contre la spéculation immobilière et pour un encadrement des loyers qui préviendrait des hausses supérieures à celle de l’inflation. Les mesures en faveur de la résorption de l’habitat insalubre doivent être amplifiées sans porter préjudice à l’habitat alternatif.

     

    III.2 Transport

     

    Le SNUEP-FSU condamne la politique de décentralisation et de transfert de charges qui aggrave les inégalités territoriales au niveau de l’organisation des transports.

    Le SNUEP-FSU revendique une égalité de traitement sur tout le territoire : accès à un transport gratuit pour tous les scolaires jusqu’au bac.

    Les personnels contraints d’utiliser leur véhicule particulier pour rejoindre leurs lieux de travail doivent bénéficier d’une indemnité financière pour compenser l’augmentation du coût des carburants, dans l’attente de moyens de transport abordables, alternatifs et non polluants.

    Contraindre les collègues à des temps de transport trop longs est non seulement coûteux mais également dangereux.

     

    IV. RESPECT DES DROITS ET DES LIBERTÉS

     

    IV.1. Pour une laïcité pleine et entière

     

    IV.1.1. Sur tout le territoire

    Nous exigeons que la laïcité s’applique rigoureusement sur tout le territoire français sans exception. Le principe de laïcité doit se traduire par un strict respect de la neutralité sur le plan religieux, économique et idéologique et doit contribuer à développer la liberté de conscience des élèves.

    C’est la raison pour laquelle nous restons toujours attachés à un grand service public d’éducation laïque et réclamons la fin des statuts dérogatoires de l’Alsace-Moselle, de la Guyane et de Mayotte. En outre, dans une stricte séparation de la religion et de l’État, nous exigeons la fin des lieux religieux (aumôneries) dans les établissements scolaires de l’Éducation Nationale.

    Le SNUEP-FSU exige l’arrêt de tout financement public de l’école privée et/ou patronale.

    Par ailleurs, nous demandons qu’en Guadeloupe, Martinique et Guyane, comme dans les autres académies, les dates des vacances scolaires  respectent des rythmes équilibrés (7 semaines /2 semaines) et ne se calent pas sur des fêtes religieuses quelles qu’elles soient ou sur les pressions des lobbies de l’industrie touristique.

     

    IV.1.2. Dans l’enseignement professionnel

     

    Le choix politique de privilégier l’apprentissage au détriment de la formation initiale répond à deux objectifs. D’une part, il vise à faire réaliser de substantielles économies budgétaires au ministère de l’Éducation Nationale en transférant la compétence de la formation professionnelle aux conseils régionaux, voire aux entreprises. D’autre part, il vise à sacrifier ce qui reste de la formation de l’esprit critique dispensée dans les LP.  

    La formation par apprentissage conçue comme l’antichambre du marché et de l’emploi rendrait caduque la finalité de l’enseignement professionnel. Si les LP ont pour mission de former des futur-es salarié-es, ils ont aussi et surtout pour mission d’éduquer des futurs citoyens. Le lycée professionnel particulièrement, et l’École d’une façon plus générale, ne sont-ils pas le lieu où l’élève doit être protégé des préjugés et des contraintes inhérentes à l’entreprise et au profit ? L’État doit veiller à ce que les puissances de l’argent n’enfreignent pas cette séparation, condition d’une libre instruction destinée à faire des citoyens en développant leur esprit critique.

    Le SNUEP-FSU refuse toujours le lycée des métiers qui est la porte d’entrée des entreprises dans le milieu scolaire, y apportant la rentabilité au détriment de la qualité de l’enseignement.

     

    IV.2. Lutte contre le sexisme

     

    Conforté par les conquêtes féministes, le syndicalisme privilégie l’analyse des inégalités sociales au détriment des inégalités de sexes. Comme l’opinion commune, il a tendance à surestimer l’égalité formelle entre femmes et hommes et à sous-estimer la persistance des inégalités et les discriminations sexuées. Or la domination masculine se perpétue selon des modalités toujours réinventées. La proclamation du principe d’égalité ne suffit pas à garantir l’égalité réelle entre les sexes. Des efforts colossaux restent donc à accomplir pour réduire l’écart entre le droit et le fait, surtout dans l’éducation. Faute d’y avoir réfléchi, l’introduction de la mixité scolaire il y a plus de 40 ans n’a pas produit les effets escomptés. La ségrégation sexuelle selon les filières (95 % de filles en tertiaire et 5 % en industriel) et les disciplines (scientifique et technique pour les garçons et littéraire pour les filles) reste la norme sans que personne ne s’en émeuve. Aussi devons-nous reconnaître la dimension sexiste de cette orientation générée par les préjugés des rôles dits « féminins» et « masculins » attribués aux disciplines et aux métiers afin de pouvoir agir contre la perpétuation de ces stéréotypes sexistes. Une éducation à l’égalité entre les sexes et une formation forte sur les stéréotypes de genre permettent la construction d’identités personnelles affranchies du poids des normes sexistes. C’est dans ce seul cadre que la mixité scolaire parviendra à combattre, enfin et à la base, les inégalités sexuées. Les établissements scolaires, en particulier les internats, doivent pouvoir accueillir des publics mixtes. C’est aussi la tâche d’un syndicalisme enseignant, qui contribue à l’émancipation des personnes, de lutter contre le harcèlement sexiste et les stéréotypes de genre qu’ils visent les élèves ou le personnel.

    C’est le rôle du syndicalisme de revendiquer une égalité salariale, y compris des retraites, un meilleur accès à la formation continue et aux promotions internes à égalité. Le travail parental incombant quasi exclusivement aux femmes, il appartient aussi au syndicat non seulement de réclamer une vraie politique d’accueil de la petite enfance mais aussi de l’instituer en son sein. Les jeunes mères -et jeunes pères -doivent pouvoir articuler vie syndicale et professionnelle et vie familiale. Le taux de syndicalisation des femmes dans l’enseignement est élevé mais chose curieuse plus on s’élève dans la hiérarchie de l’appareil syndical, plus le taux de féminisation s’amoindrit. En conséquence, le syndicat doit se donner les moyens de permettre l’implication des femmes, comme celle des jeunes, à tous les niveaux de responsabilité.

     

    IV.3. Lutte contre les discriminations

    Le SNUEP-FSU dénonce et lutte au quotidien contre toutes les formes de discrimination.

     

    IV.3.1 Lutte contre les Lesbo, Gay, Bi, Trans-phobies

     

    Nous lutterons avec les outils prévus par la loi et/ou collectivement contre les insultes les harcèlements et violences à caractère homophobe, lesbophobe et transphobe aussi bien à l’encontre de nos élèves que vis-à-vis des personnels. Au congrès de Granville, nous avons exigé une éducation à la diversité et au respect des différences. Cette dimension de lutte contre l’homophobie doit être reprise dans la formation des personnels par le ministère mais aussi au sein de notre syndicat.

     

    Pour lutter contre les discriminations sexistes et leurs prolongements homophobes, le SNUEP-FSU revendique :

    • L’intégration dans les programmes scolaires des questions de droit relatives à la contraception et à l’IVG, aux sexualités, au respect des corps (violences, viols),

    • L’intégration dans les programmes scolaires des données chiffrées qui révèlent la situation des femmes dans l’économie,

    • Une politique volontariste du gouvernement pour lutter contre les stéréotypes de genre qui impliquent une répartition sexuée tant au niveau des métiers que des formations.

     

    IV.3.2 Droits des personnes en situation d’handicap

     

    Depuis 1984, une loi est supposée permettre aux personnes en situation de handicap d’exercer leur métier dans de bonnes conditions dans la FP et notamment dans l’Éducation Nationale. Cette loi prévoit des aménagements des postes de travail et des horaires pour les personnels concernés. Mais elle n’est, en fait, que très rarement appliquée, l’État et les collectivités locales se renvoyant la responsabilité du financement de ces aménagements. La loi du 1er février 2005 représente une nouvelle avancée mais les moyens suffisants n’ont pas été accordés par l’Etat et de gros retards ont été pris en ce qui concerne l’accessibilité, l’emploi, les revenus. Le gouvernement doit mettre en place une politique réelle et pragmatique, notamment en ce qui concerne l’emploi et tout particulièrement dans les FP, où, jusqu’alors, on s’est souvent contenté de reconnaître, a posteriori, des situations de handicap à des personnels déjà recruté-es et en poste. Les 3 FP affichent 4 % de salarié-es handicapé-es.

    L’État doit donner les moyens à l’école de scolariser les élèves en situation d’handicap, tant au sein de l’enseignement public qu’au sein de structures spécifiques si nécessaire. Le SNUEP-FSU demande la continuité des parcours pour les élèves, des adaptations (diminution d’effectifs, des équipements…) et des temps de concertation travail avec les autres professionnels pour les personnels, mais aussi le développement de dispositifs complémentaires (CLIS, UPI) et des postes d’enseignants  spécialisés.

     

    IV.3.3 Xénophobie et stigmatisation

     

    Le SNUEP-FSU refuse une société de la surveillance, du soupçon, de la peur de l’autre, et toutes les dérives sécuritaires qui en découlent. La politique du « bouc émissaire » peut permettre de détourner l’attention de la crise, du chômage ou de la paupérisation de plus en plus importante, mais ne résout rien et met en danger la République. Stigmatiser un groupe, le présenter comme cause d’insécurité ou comme délinquant, vouloir lui appliquer des mesures d’exception, c’est mettre en cause la Constitution qui prône l’égalité devant la loi « sans distinction d’origine, de race ou de religion ».

     

    IV.3.4.Politique de l’immigration

     

    La politique du gouvernement concernant l’immigration est désastreuse à tous niveaux, les chiffres de demandes d’asile ont chuté de plus de 50 % en 7 ans. Les reconduites à la frontière sont organisées de façon massive (75000 en  3 ans) et sans aucun respect des droits les plus élémentaires. L’été 2010 a vu les effets de cette politique atteindre l’innommable, les étrangers, notamment les Roms, sont désignés ouvertement par le gouvernement comme une menace. Ces politiques incitent au racisme et à la xénophobie.

     

    Dans ce contexte le SNUEP-FSU rappelle son attachement à la déclaration universelle des droits de l’Homme. Le SNUEP-FSU prend toute sa place dans le réseau RESF, devenu une force incontournable, qui rassemble des citoyen-nes qui luttent contre le sort fait aux enfants, élèves sans-papiers, mineurs isolé-es, jeunes majeurs étrangers. Le SNUEP-FSU demande aussi l’abrogation de la loi CESEDA (votée en 2006), des circulaires visant à imposer une immigration dite choisie et du délit de solidarité et la suppression du ministère de l’immigration.

     

    IV.4. Refus du contrôle social et des dérives sécuritaires

     

    IV.4.1. La vidéosurveillance

     

    Le SNUEP-FSU refuse la vidéosurveillance qui banalise le contrôle social et la répression tant dans la société que dans l’école. Ainsi les chercheurs lors des États généraux de la sécurité à l’école, en avril 2010, ont parfaitement démontré l’inefficacité de la vidéosurveillance.

    Le SNUEP-FSU demande donc un retour à une réelle politique de prévention basée sur le recrutement d’un nombre suffisant de personnels éducatifs formés.

     

    IV.4.2 Informatique et liberté

     

    Le SNUEP-FSU s’inquiète des atteintes aux libertés individuelles induites par la systématisation des fichiers. Avec la FSU nous demandons l’arrêt de la diffusion de données nominatives ou identifiables hors des établissements scolaires. Nous exigeons les garanties sur les outils de gestion portant notamment sur le refus d’interconnexion, de centralisation, et d’exportation ainsi que sur la durée de conservation des données.

     

    IV.4.3 Liberté d’expression et exercice des droits

     

    La remise en cause de la liberté d’expression devient de plus en plus courante. L’année 2010 a vu une aggravation des atteintes aux droits de la presse, une augmentation des interpellations –tout particulièrement dans les manifestations, et souvent en direction des jeunes-, mais aussi une volonté de casser les mouvements avec une criminalisation de l’action syndicale et de fortes sanctions. Des atteintes au droit de grève ont été avérées lors des récents mouvements sociaux.

    Le SNUEP-FSU condamne les menaces, ou condamnations des salarié-es et des syndicalistes dans le cadre de leurs luttes ou de l’exercice de leurs mandats syndicaux.

    Le SNUEP-FSU demande une stricte séparation des pouvoirs afin que la justice ne soit pas aux ordres du politique, qu’il n’y ait pas d’impunité policière et que la police se montre respectueuse des personnes et de leurs droits.

     

    IV.5. Inégalités sociales et scolaires

     

    La politique du gouvernement n’a cessé de creuser les inégalités sociales, et donc scolaires. Pour en détourner le sens, le gouvernement met en avant un dogme libéral calqué sur la libre concurrence économique, qui prône la sélection méritocratique basée sur la « juste » concurrence entre les individus. Fleurissent alors les internats d’excellence, les bourses au mérite, la valorisation d’élèves « méritants » dans les établissements populaires pour les mettre avec les élites… Et par ailleurs, on supprime massivement des postes, on augmente le nombre d’élèves en cours, on supprime les dédoublements pour tous ces autres élèves, autant de mesures qui ne peuvent qu’accroitre les abandons des plus fragiles. C’est aussi une façon de renvoyer la responsabilité de la réussite ou de l’échec à l’individu et à sa famille, niant toute responsabilité collective.

    La composition sociale de facto des élèves de l’enseignement professionnel et leur orientation le plus souvent subie, les mettent inévitablement dans cette situation de culpabilisation lorsqu’ils sont en situation d’échec.

    C’est pourquoi, le SNUEP-FSU s’oppose fermement à la suppression des allocations familiales comme moyen de lutte contre l’absentéisme, et considère que cette suppression ne peut qu’exacerber les sentiments de culpabilité, tant pour les familles que pour les élèves, ce qui contribuera à les placer encore davantage en situation d’échec.

    Ce n’est pas une politique de la méritocratie que nous voulons mais une politique qui s’attaque aux inégalités sociales, avec des valeurs d’égalité et de justice, pour que toutes et tous se sentent appartenir à la même société.

    Ce n’est pas non plus en supprimant des postes, en nommant un « préfet des études » ou des personnels sur poste à profil que l’on mène une politique de prévention des inégalités dans les écoles dites difficiles. Le SNUEP-FSU s’oppose à cette vision ultra-libérale, tout particulièrement mise en oeuvre dans le programme ECLAIR. Il réclame des fonctionnaires formés, en nombre suffisant, et de vraies politiques éducatives et sociales.

     

    IV.6 Droits des peuples

     

    Le mouvement populaire de décembre 2010 « Le pain, la liberté et la dignité » en Tunisie, mouvement pour plus de justice sociale et de démocratie s’est propagé à plusieurs pays.

    Les exigences de base du mouvement qui entraîne, quasiment, un peuple tout entier à descendre dans la rue, pour demander la liberté et l’égalité, pour s’opposer à des régimes corrompus, à des dictatures policières et militaires qui réduisent leurs peuples à la misère depuis des décennies, nous concernent aussi.

    Le SNUEP-FSU exprime sa solidarité avec les peuples qui luttent pour la justice sociale, l’éducation, le droit du travail et la démocratie. Dans ce cadre, nous confirmons notre soutien  aux syndicats qui défendent ces valeurs.

    Comme l’histoire nous l’a démontré, nous craignons que les femmes qui ont participé activement aux soulèvements des populations soient une nouvelle fois les oubliées de l’histoire et des futurs gouvernements. Nous espérons que les changements qui s’opèrent sont, dans ce cadre, des changements radicaux.

    Le SNUEP-FSU dénonce le soutien aux dictateurs apporté par nos gouvernements.

    Le SNUEP-FSU condamne aussi les violences d’Etat.

    Le SNUEP-FSU soutient tous les peuples qui cherchent tout simplement à vivre dignement et librement ; les combats de ces peuples sont les nôtres.

    Le SNUEP-FSU soutient les initiatives de solidarité et maintient qu’il n’y aura pas de paix sans justice sociale et reconnaissance de la place des femmes.

    ZOOM

    CONTRIBUTION DU SNUEP-FSU DE L’ACADÉMIE DE MAYOTTE

     

    Au congrès du SNUEP-FSU de Châtenay Malabry

     

    Nous tenons à vous faire savoir la situation très particulière de Mayotte. Cette île de l’Océan Indien a choisi de rester française alors que les Comores devenaient indépendantes (la France a été plusieurs fois condamnée par l’ONU pour l’occupation de cette île).

     

    Cette collectivité territoriale est devenue le 101ème département français depuis le 31 mars 2011.

     

    Pour autant, la situation est problématique. L’explosion démographique, doublée d’une forte immigration, gonfle les collèges et les lycées (28 classes de seconde au lycée de Mamoudzou, 200 élèves de plus d’une année sur l’autre).


    En collège, les élèves arrivent sans être francophones, mais le programme à faire est le même qu’en métropole.

     

    La population vit au quotidien une « chasse à l’homme » car l’État a décidé d’expulser plus de 25 000 clandestins cette année. Sachant que 30 à 40 % des 250 000 habitants sont étrangers, vous pouvez vous rendre compte de la pression policière qui s’applique à cette population. Les règles de droit sont souvent bafouées :

    • on expulse des mères d’enfants nés à Mayotte et qui par les droit du sol seront français ;

    • un certain nombre de nos élèves sont expulsés ;

    • on défonce la porte des cases la nuit pour mieux remplir le quota de clandestins arrêtés ;

    • on laisse à Mayotte des enfants seuls, sans parents, ceux-ci étant renvoyés chez eux ;

    • on fabrique des sous-citoyens qui ne sont ni expulsables et ni régularisables.

     

    Au large de Mayotte, un véritable drame humain se joue puisque très régulièrement des bateaux de clandestins font naufrage et les passagers se noient par dizaines.

     

    Certes, Mayotte ne peut accueillir toute la misère, mais une action politique d’aide au développement régional concertée peut apporter les réponses qu’aucun barrage policier ne pourra donner.

     

    MOTION : demande d’une commission de travail sur l’ENT (environnement numérique de travail).